C'est le deuxième spectacle du groupe vocal Les Goules Poly. Depuis 2008, les 6 artistes du groupe se produisent dans différents lieux culturels et festivals avec leur premier spectacle Criatura, grâce auquel elles ont créé un lien avec le public en élaborant une mise en scène autours des chants du mondes.
Le spectacle, "Sur La Place", est avant tout là pour affirmer la place et la présence des femmes dans l'espace public.
En partageant la scène avec des "complices" , les artistes permettent au public de découvrir et d'écouter les textes et les mots de femmes issues de plusieurs pays ou même d'ici. Et c'est au milieu des musiques et des chants du monde qu'elles revisitent que Les Goules Poly font entendre les voix de toutes les femmes.
Après avoir créé un premier spectacle, Criatura, dans lequel elles ont affirmé leur identité artistique et musicale, Les Goules Poly présentent aujourd'hui un spectacle musicale, polymorphe et participatif : Sur La Place .
Dans le public, une voix émerge, elle a envie de raconter et de dire tout haut : un poème,une berceuse, une revendication, une anecdote. Elle parle de sa culture, de ses rêves, de ses peurs, de ses colères, de ses droits... Elle parle de "sa place"
Avec Sur La Place, Les Goules Poly invitent des "complices" à les rejoindre sur scène afin de partager leurs mots, leurs chants, leurs histoires avec elles.
En partenariat avec différentes structures partenaires, des ateliers de médiations artistique sont mis en place en amont de chaque spectacle afin que les participants créent leurs propres textes. Ainsi, chaque représentation devient un spectacle unique.
Cette création s'inscrit dans une recherche de cohésion sociale, pour recréer du lien entre les individus dans un contexte social et politique sans cesse bousculé, où la mixité cherche encore sa place dans la réalité et surtout pour questionner la place et la présence des femmes, dans un espace majoritairement dominé par les hommes.
Entre instrumentalisation et affichage à outrance du corps féminin, mais aussi honte mortifère de ce même corps et infériorité sociale, les femmes sont écartelées dans un paradoxe brutal partout dans le monde.
Les Goules Poly transmettent par le chant ce qui fait leur identité : la présence et la parole des femmes dans tout espace public, leurs représentativités et l'ambivalence de leur image.
En mélangeant chants traditionnels, arrangements modernes et scénographie participative, elles souhaitent colporter les paroles des femmes de tous âges, venues d'ici et d'ailleurs.
En partageant l'espace scénique, Les Goules Poly souhaitent créer, voir renouer et préserver le lien social. La prise en compte de l'épanouissement individuel des personnes qui partageront cette expérience vise à une meilleure cohésion sociale.
Créer une reconnaissance et une appartenance commune par l'échange et la transmission est un moyen d'intégration et de préservation du lien social par la culture.
Des ateliers de médiation artistique sont donc mis en place en amont de chaque spectacle, en partenariat avec des structures partenaires telles que des centres socio-culturels, des CADA, des maison de quartier, des associations, des lycées, de EPHAD.
Ce sont des ateliers d'écriture qui ont pour but de créer des textes sous formes de témoignages, de récits, de poésie, de chansons, de slams..., à l'écrit ou enregistrés, autour du thème de la mixité et de la place des femmes dans l’espace public. Les fruits de ces moments de partages peuvent par la suite être intégrés au spectacle sous différentes formes.
Les participants deviennent alors complices et le spectacle devient participatif.
La mise en scène du spectacle, déjà établie, offre un cadre à la présence des complices. Ils peuvent intervenir physiquement sur scène ou par le biais de voix off enregistrées pendant les ateliers.
Une mise en lumière adaptée et/ou l'utilisation d'accessoires sont aussi des moyens de créer une présence anonyme si les personnes le souhaitent. Des répétitions permettront la mise en place d'un ensemble homogène, pour mettre les participants à l'aise et en condition de spectacle, avec, pour finalité, une représentation en public.
Chaque participation est donc volontaire et la mise en scène est prévue pour palier à tout désistement. La finalité du projet n'est pas le spectacle en lui même mais le vivre ensemble dans le respect d'autrui.
L'objectif est de mettre en place la base d'une communication et d'une coopération et de sortir les populations des catégories sociales liées à l'âge, au milieu socio-professionnel ou à leur
origines. Ces liens ainsi créés pourront perdurer et faire évoluer les rapports intergénérationnels.
Pendant le spectacle, le public devient aussi acteur de la mise en scène par le biais des complices et des artistes afin qu'il prenne conscience qu'il fait partie d'un tout.
Les personnes amenées à participer au projet sont en liens avec les structures partenaires. Des ateliers de médiation ont déjà été menés avec des femmes issues de l'immigration et en demande d'asile. D'autres encore avec des élèves d'une école primaire accompagnés de leurs mères en mars avril et en mai 2019. Les élèves de collège et de lycées ont aussi été sollicités pour une semaine de résidence pendant un festival en avril 2019 et en mars 2020. Un partenariat a aussi été mis en place avec des EPHAD et les habitant d'un village.
Ce projet est soutenu par l'OARA (Office Artistique en Région Nouvelle-Aquitaine),le Département de la Vienne, le Fond Maif pour l'éducation, La Cimade, le collectif HF Nouvelle Aquitaine et la Mairie de Brion.
Les lieux d'accueils et partenaires :
La Margelle à Civray (86), Le Rocher de Palmer, CSC La Colline et l'association PromoFemmes de Cenon (33), Cap Sud Poitiers (86), Théâtre Hélios à Mérinchal (23), Festival Art Joyette à Saint-Varent (79), association Pays'Sage à Flayat, association 100 pour 1 en
Bocage à Bressuire, les CADA de Thouars et de Sommière du Clain, Lycée André Theuriet à
Civray, le Toit du Monde et la M3Q à Poitiers.